Aide et documentation
Comprendre un article de dictionnaire
- Présentation générale
- Définition
- Exemples
- Indication géographique
- Catégories grammaticales
- Types de phrases
- Genre et nombre
- Personnes
- Temps
- Transitivité
- Contraintes grammaticales
- Genre textuel
- Flexions
- Domaines
- Listes thématiques
- Temporalité
- Fréquence
- Registre
- Connotation
- Argot
- Relations de sens entre les mots
- Relations entre les sens d’un même mot
Présentation générale
Une entrée du Dictionnaire des francophones contient beaucoup d’informations, et cette page va détailler chacune de celles-ci. La définition est centrale, mais la première information présentée est l’information géographique où est utilisé le sens défini. On trouve ensuite la nature grammaticale du mot, de la locution ou de la partie de mot (préfixe ou suffixe). Sur la ligne au-dessus de la définition, on trouve une liste d’étiquettes de marques qui précisent le sens.
Sous la définition, on trouve d’abord des exemples d’usage du mot dans le sens présenté. En dessous sont présentés d’autres mots en relation avec le mot.
La source des informations est toujours mentionnée à droite de la définition et donne accès à une sous-page qui présentera davantage d’information (développement en cours).
En plus de ces informations, trois champs de texte sont proposés, pour des remarques rédigées : forme du mot (sonore et écrite), histoire du mot (étymologie), normes d’usage (usage recommandé, déconseillé, etc.).
Définition
Une définition présente le sens d’un mot. Elle est courte et peut intégrer des liens vers d’autres mots qui pourraient être nécessaires pour définir le sens.
Exemples
L’exemple est une présentation des emplois réels du mot dans un discours. Il sert à prouver que le mot est effectivement utilisé par des locuteurs francophones et à montrer dans quels contextes il est utilisé. Les exemples peuvent provenir de toutes sortes de sources (livres, chansons, émissions, etc.).
Indication géographique
L’espace francophone est vaste et divers. Alors que certains pays entiers parlent le français, certaines zones de la francophonie sont limitées à une communauté isolée au sein d’une communauté multiculturelle. Le français n’est pas utilisé partout dans les mêmes contextes et pour désigner les mêmes choses et les communautés linguistiques ont pu faire des choix lexicaux variés. Certains mots ne sont utilisés que dans certaines zones géographiques (« cégépien » par exemple est utilisé au Québec, mais pas en Belgique) ou ont une définition propre à cette zone. Le mot « sucre », par exemple, est le nom courant du saccharose un peu partout dans l’espace francophone, mais aussi le nom courant de la sève d’érable surtout au Québec ainsi qu’un terme technique dans le domaine de l’électricité, synonyme de « domino » ou « serre-fils ».
Ces indications géographiques peuvent être de différentes natures et le but est de refléter la réalité de la langue de la manière la plus précise possible. Trois types d’indications principales seront proposées : le pays, la région et la commune. Par région, on entend également province, état, cantons et territoires. Ces trois niveaux géographiques présentent l’avantage de renvoyer à des informations accessibles à tous et de se situer à un niveau de généralité suffisamment précis et univoque.
Dans la description de la langue, un niveau de précision supplémentaire existe, celui de la communauté ou du groupe, mais cet échelon est délicat à décrire dans un dictionnaire et ne se base pas sur des éléments uniquement géographiques. Ces indications seront donc précisées avec d’autres étiquettes.
Catégories grammaticales
Dans le Dictionnaire des francophones, on distingue trois grands types d’entrées : les mots (ou lexèmes), les groupes de mots (expressions figées et locutions) et les parties de mots (préfixes et suffixes). Seuls les mots ont une classe de mots. Les classes de mots comprennent :
- Le verbe : exprime une action, un procès, un état ou un devenir. Les différents types de verbes sont détaillés dans la section transitivité. Exemples : manger, boire.
- L’adverbe : exprime les circonstances ou le degré de déroulement de l’action, permet de faire un commentaire… Exemples : sérieusement, souvent, juste, franchement.
- Le nom : désigne une réalité concrète ou abstraite. Exemples : chat, mur, temps.
- Le nom propre : désigne quelque chose d’unique ou une personne nommée. Exemples : Les noms de pays ou les noms de famille.
- L’adjectif : modifie ou caractérise le nom auquel il est associé. Exemples : vieux, grand, rapide. Il existe différents types d’adjectifs :
- L’adjectif démonstratif : montre le nom auquel il est associé. Exemples : ce, ces.
- L’adjectif indéfini : indique le caractère vague, incertain du nom auquel il est associé. Exemples : aucun, quelconque.
- L’adjectif exclamatif : introduit une phrase exclamative. Exemples : quel, quelles.
- L’adjectif interrogatif : interroge sur le nom associé. Exemples : combien, que.
- L’adjectif numéral cardinal : indique le nombre ou la quantité du nom associé. Exemples : deux, treize.
- L’adjectif numéral ordinal : indique l’ordre, le rang du nom associé. Exemples : premier, quinzième.
- L’adjectif possessif : informe sur le possesseur du nom associé. Exemples : ses, mon, ta.
- Le pronom : remplace un nom, un groupe nominal, un adjectif ou un groupe prépositionnel. Il existe différents types de pronoms :
- Le pronom démonstratif : désigne une entité qu’on veut montrer. Exemples : ceci, ce.
- Le pronom indéfini : remplace un élément incertain, vague. Exemples : personne, rien, tout.
- Le pronom interrogatif : sert à poser une question. Exemples : lequel, qui.
- Le pronom possessif : indique le lien de possession. Exemples : le mien, les vôtres.
- Le pronom personnel : remplace un nom. Exemples : je, tu, nous.
- Le pronom relatif : introduit une proposition subordonnée relative. Exemples : que, qui, dont.
- L’article : introduit, détermine ou actualise un nom. Il en existe trois types en français :
- L’article défini : individualise un nom. Exemples : le, la, les.
- L’article indéfini : généralise un nom. Exemples : un, une, des.
- L’article partitif : s’utilise avec un nom indénombrable, une quantité massive ou une chose abstraite. Exemples : du, de la.
- Les mots-outils, qui ont surtout une fonction grammaticale sont de quatre types :
- La préposition : mot invariable qui permet de relier des mots et de les mettre en rapport. Exemples : devant, hors, pendant.
- La conjonction : lie deux propositions. Il en existe deux types, les conjonctions de coordination (mais, où, et…) et les conjonctions de subordination (puisque, comme, si…).
- L’interjection : sert à exprimer une émotion. Exemples : Boum !, Zut !.
- La particule : petit mot-outil. Exemples : ne, y.
Pour aller plus loin : Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition 2018. 1168 p. ISBN : 978-2130627562
Types de locutions
Dans le Dictionnaire des francophones, on distingue trois grands types d’entrées : les mots, les groupes de mots et les parties de mots (préfixes et suffixes). Les groupes de mots s’appellent des locutions. Une locution est un groupe de mots plus ou moins figé :
- soit du point de vue syntaxique : on ne peut pas enlever ou changer un élément (à noter cependant qu’on peut quand même conjuguer le verbe dans les locutions verbales).
- soit du point de vue sémantique (la locution s’interprète en bloc et non pas à partir des éléments constituants). On pourrait dire qu’une locution se comporte comme un seul mot. On distingue différents types de locutions selon la classe du mot qui est à la tête du groupe de mots.
- La locution adjectivale : groupe de mots remplissant le rôle d’adjectif. Exemples : à l’heure, bleu marine.
- La locution nominale : groupe de mots remplissant le rôle de nom. Exemples : pomme de terre, canne à pêche.
- La locution prépositionnelle : groupe de mots remplissant le rôle de préposition. Exemples : au final, par rapport.
- La locution verbale : groupe de mots remplissant le rôle de verbe. Exemples : prendre la mouche, en avoir assez.
- La locution adverbiale : groupe de mots remplissant le rôle d’adverbe. Exemples : au fur et à mesure, mot à mot.
- la locution pronominale : groupe de mots remplissant le rôle de pronom. Exemples : tout le monde, Votre Altesse.
- La locution conjonctive : groupe de mots remplissant le rôle de conjonction. Exemples : tant que, même si.
- La locution interjective : groupe de mots remplissant le rôle d’interjection. Exemples : au revoir, ça marche.
- La locution-phrase, proverbe, dicton : groupe de mots exprimant une vérité, un conseil, une sagesse. Exemples : eau de jouvence, plus facile à dire qu’à faire.
- La locution interrogative : groupe de mots introduisant une question. Exemples : est-ce que, qu’est-ce que.
Pour aller plus loin : Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition 2018. 1168 p. ISBN : 978-2130627562
Genre et nombre
Le genre grammatical est une caractéristique de chaque nom en français, qui peut être masculin, féminin ou épicène. Pour les êtres animés, la plupart du temps le genre grammatical reflète le genre ou le sexe. Par exemple, louve est féminin et désigne un animal de sexe féminin, et loup est masculin et désigne un animal de sexe masculin. Il existe quelques rares exceptions comme une sentinelle, mot féminin qui désigne aussi bien un homme qu’une femme ou un mannequin, nom masculin qui peut désigner une femme. Pour les noms d’objets, cette classification en masculin et féminin est bien plus arbitraire puisque les objets ne sont pas sexués.
Le genre grammatical a une influence sur la forme des autres classes de mots qui s’accordent avec le nom. Par exemple, l’adjectif grand s’écrit différemment dans « cet homme est grand » et « cette femme est grande ». De même, le nom lui-même varie en fonction du genre du référent. Par exemple, le nom masculin étudiant a pour équivalent féminin étudiante. Dans le Dictionnaire des francophones, ces deux noms forment des entrées distinctes, permettant de mieux les décrire et d’y associer des informations spécifiques telles que des exemples ou prononciations.
Certains mots sont épicènes, c’est-à-dire que leur forme ne varie pas selon le genre. Par exemple, les mots archéologue, svelte et les (l’article pluriel) s’écrivent toujours de cette manière, qu’ils désignent le genre masculin ou féminin.
Dans certains cas, le genre du nom n’est pas clairement identifié. Dans ce cas, on trouvera l’indication l’usage hésite. C’est notamment le cas du mot réglisse, puisqu’on peut dire le réglisse ou la réglisse.
Enfin, certains types de mots comme les verbes, les adverbes, les prépositions ou les conjonctions ne possèdent pas de genre, et ne s’accordent pas non plus. Aucune indication de genre n’est alors donnée.
La catégorie grammaticale du nombre comprend les valeurs principales de singulier, pluriel et ne varie pas en nombre. Un mot est au singulier quand il ne désigne qu’un référent, au pluriel quand il en désigne plusieurs.
Certains mots s’emploient uniquement au singulier, comme le vivant utilisé pour désigner l’ensemble des êtres vivants. De même, certains mots comme les lunettes (pour désigner l’objet qu’on porte pour mieux voir) s’emploient uniquement au pluriel.
Finalement, des mots sont également invariables quand ils ne changent pas ni en genre ni en nombre (adverbes, prépositions, conjonctions, etc.).
Pour aller plus loin : Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition 2018. 1168p. ISBN : 978-2130627562
Personne grammaticale
Il existe six personnes grammaticales en français :
- La première personne du singulier, le « je », qui désigne la personne qui parle.
- La deuxième personne du singulier, le « tu » qui désigne la personne à qui l’on s’adresse.
- La troisième personne du singulier, les « il, elle, on », qui désigne la personne ou la chose dont on parle.
- La première personne du pluriel, le « nous », qui désigne le groupe de personnes dont la personne qui parle fait partie.
- La deuxième personne du pluriel, le « vous », qui désigne le groupe de personnes à qui l’on parle.
- La troisième personne du pluriel qui désigne le groupe de personnes ou l’ensemble des choses dont on parle.
Les personnes peuvent prendre aussi d’autres valeurs que celles citées ici. Par exemple, vous peut être utilisé à la place de tu en cas de discussion formelle, c’est le vouvoiement. D’autres valeurs discursives particulières existent (comme le nous de modestie, l’iloiement, etc.), mais elles sont plus rares.
Temps et mode du verbe
Le français est une langue très riche en matière de temps verbaux. Chaque temps verbal peut prendre plusieurs valeurs, selon le contexte d’usage ; nous en citons uniquement les principales :
Le présent, qui a pour fonction première de placer l’action/le fait dans le moment de la parole. Il permet aussi d’énoncer une habitude, une vérité générale, une action passée depuis peu ou qui va bientôt avoir lieu. Ex. : Je mange des céréales tous les matins.
Le passé simple, qui a pour fonction d’indiquer que l’action est passée et terminée. Il permet également d’énoncer des actions brèves ou soudaines dans le passé. En littérature, le passé simple est le temps du récit, il sert à dérouler l’histoire. Ex. : En entrant dans la maison, il enleva son manteau.
L’imparfait a pour fonction première d’indiquer que l’action a commencé dans le passé, mais contrairement au passé simple, il met en avant le déroulement. Il permet également d’énoncer une habitude dans le passé ou une action en cours dans le passé. En littérature, l’imparfait est le temps de la description, il sert à dessiner le contexte de déroulement de l’histoire. Ex. : Il était marin avant de devenir pompier.
Le futur, qui a pour fonction première de placer l’action dans l’avenir. Il permet donc de parler de projets lointains ou de donner des ordres de manière plus polie. Ex. : Un jour je serai le meilleur dresseur.
Le passé composé, le plus-que-parfait et le futur antérieur sont des temps composés. Ils ne sont pas décrits avec des entrées dédiées dans le Dictionnaire des francophones. On pourra cependant trouver des entrées pour la forme utilisée pour le participe passé, qui est une forme adjectivale du verbe. Ex. : Quand tu arriveras, je serai déjà parti.
Ces temps sont toujours associés à un mode et il y en a cinq aussi :
- L’indicatif permet d’inscrire l’action dans le monde réel de la personne qui parle. Ex. : Je sortis de table à la fin du repas.
- Le subjonctif permet d’exprimer l’éventualité, l’incertitude, un fait pensé ou imaginé, donc irréel au moment de l’énonciation. Le subjonctif est souvent utilisé avec la conjonction de subordination que ou qu’. Ex. : Il ira à l’hôpital jusqu’à ce qu’il aille mieux.
- Le conditionnel permet d’exprimer un souhait, une hypothèse ou une condition. Ex. : J’irais bien à la piscine ce week-end.
- L’impératif permet de conseiller ou de donner un ordre. Ex. : N’oublie pas de ranger ta chambre !
- Le gérondif exprime la simultanéité d’un fait qui a lieu dans le cadre d’un autre fait et se construit avec la préposition en. Ex. : Prends ton sac en partant !
Pour aller plus loin : -Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition 2018. 1168 p. ISBN : 978-2130627562
Transitivité
La transitivité est une information qui ne porte pas sur le sens d’un mot, mais sur la façon dont il s’utilise dans la langue. C’est l’aptitude d’un verbe à s’entourer de différents éléments comme le sujet et les compléments. Un sujet est la personne ou la chose réalisant l’action, par exemple « le chien » est le sujet de la phrase « le chien aboie ». Le complément d’objet est la personne ou l’objet sur lequel/laquelle porte le verbe. Par exemple dans la phrase « Il voit un lapin », « un lapin » est le complément d’objet. En grammaire, on distingue deux types de compléments d’objet, les compléments d’objet directs (COD ou CDV) et les compléments d’objet indirects (COI ou CIV). La différence est due à la présence d’une préposition obligatoire pour les COI. Pour identifier un COD, il suffit de se poser la question « Que/qui verbe le sujet ? ». La réponse à cette question est le COD de la phrase (« Que voit-il? Un lapin »). Pour identifier un COI, il suffit de se poser la question « À quoi/qui verbe le sujet ? ». La réponse à cette question est le COI de la phrase (- Il parle à Henri. - À qui parle-t-il ? - À Henri).
Un verbe transitif direct est un verbe qui est accompagné d’un complément direct alors qu’un transitif indirect est accompagné d’un complément indirect. Un verbe intransitif est un verbe qui ne peut avoir aucun complément d’objet. Par exemple, le verbe vivre est intransitif, manger est transitif direct (on mange quelque chose) et plaire est transitif indirect (on plaît à quelqu’un). Certains verbes transitifs peuvent être employés sans complément avec parfois un sens différent : boire dans je bois signifie « consommer régulièrement de l’alcool », ce sera donc une définition différente dans le Dictionnaire des francophones.
Un verbe ditransitif est un verbe qui s’accompagne de deux compléments. Donner est ditransitif, on donne quelque chose à quelqu’un.
Un verbe impersonnel est un verbe qui s’accompagne d’un sujet qui ne renvoie à rien, ce n’est ni une personne ni un objet. En français, le pronom sujet impersonnel est il. Dans la phrase « il pleut », le « il » est le sujet grammatical. Il ne renvoie à personne, il est juste là pour faire fonctionner la phrase.
Un verbe pronominal est un verbe qui s’accompagne d’un pronom en plus du sujet (le pronom est placé entre le verbe et son sujet). On en observe trois types :
- Le verbe pronominal réfléchi pour lequel le sujet exerce l’action décrite par le verbe sur lui-même. Par exemple, dans « il se lave », « se » est le pronom réfléchi qui indique que la personne qui lave vise « elle-même ».
- Le verbe pronominal réciproque qui exprime une action qu’un sujet pluriel ou collectif exerce sur l’autre objet ou personne désignée par le sujet tandis que ce pronom exerce la même action sur le sujet. Par exemple, dans « ils se battent », « ils » et se désignent tous les personnes qui sont en train de se battre.
- Le verbe pronominal à la voix passive dont le sujet subit l’action décrite par le verbe alors qu’il ne l’exécute pas lui-même. Par exemple, dans « le film s’est terminé brusquement », le film n’accomplit pas lui-même l’action de se terminer. Un verbe peut également être à la voix passive sans être pronominal, par exemple, dans « ce livre a été écrit par un grand écrivain ». Dans cette phrase, le sujet est bien « ce livre », mais ce n’est pas lui qui exécute l’action, c’est le « grand écrivain ».
Pour aller plus loin : Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition 2018. 1168p. ISBN : 978-2130627562
Flexions
Dans le Dictionnaire des francophones, les formes fléchies des mots sont indiquées dans des entrées dédiées. Une forme fléchie, ou flexion est une forme d’un mot modifiée par le contexte, la syntaxe. Par exemple, un adjectif portera la marque du féminin si le nom associé est féminin, et un nom portera la marque du pluriel s’il désigne plusieurs choses. En français, il y a cinq facteurs qui peuvent entraîner la flexion d’un mot : le genre (pour les adjectifs), le nombre (pour les noms et adjectifs), la personne grammaticale (pour les verbes), le temps (pour les verbes) et le mode (pour les verbes).
Contraintes grammaticales
Les contraintes grammaticales indiquent les contraintes de construction qui s’imposent au mot dans une phrase. Le marqueur en apposition sert à définir la place du mot après un nom (juste après le nom en l’occurrence). Le marqueur employé comme épithète indique que le mot est utilisé comme adjectif dans ce cas. Par exemple, un bruit monstre est un bruit assourdissant, et le nom « monstre » se comporte bien comme l’adjectif « assourdissant », il ne change cependant pas de forme au pluriel. La différence entre les deux marqueurs concerne la différence de nature des objets apposés. Le marqueur en apposition peut porter sur différents types de mots alors que le marqueur employé comme épithète ne concerne que les noms.
Le marqueur absolument indique que le mot est utilisé sans complément alors qu’il l’est dans d’autres usages. Par exemple, lorsqu’on utilise « boisson » dans la phrase « j’arrête la boisson », on signifie qu’on veut arrêter de consommer trop de boissons alcoolisées alors que boisson avec n’importe quel complément désignera ce qui se boit en général.
Le marqueur au pluriel *indique que le mot a un sens particulier quand il est au pluriel (et que ce sens n’existe qu’au pluriel). Par exemple, un jour est une durée et l’on parle de *jours pour désigner la vie comme dans l’expression « mettre fin à ses jours ».
Le marqueur par ellipse indique que le mot décrit fait partie d’un ensemble, mais que les autres mots de l’ensemble ont été omis par souci de raccourci. Par exemple, on parle souvent d’anémone pour désigner une anémone de mer. C’est donc au lecteur ou à la lectrice de reconstituer l’ensemble. Contrairement à l’absence de complément du marqueur absolument, l’ellipse ne change pas le sens du mot.
Pour aller plus loin :
- Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition. 2018. 1168 p. ISBN : 978-2130627562
- Ricalens-Pourchot, Nicole. Dictionnaire des figures de style. 2e édition. Armand Colin, 2016. 224 p. ISBN : 978-2200614775
Genre textuel
Les genres textuels correspondent aux types de textes dans lesquels certains mots apparaissent préférentiellement. Il existe différentes typologies des genres de texte. Pour des raisons pratiques, nous avons retenu cinq principaux genres qui correspondent aux cinq types de textes majeurs : les textes littéraires (qui s’inscrivent dans la tradition littéraire), poétiques (de la poésie écrite ou orale), didactiques (qui ont vocation à instruire), administratifs (comme les documents officiels) et scientifiques (articles de revues ou ouvrages scientifiques). Par exemple, la formule « je soussigné » est propre aux textes administratifs.
Domaines
Le domaine est le champ de spécialité auquel un mot ou le sens d’un mot appartient. Par exemple, félin désigne un mammifère, il appartient donc au domaine de la mammalogie, l’étude des mammifères. L’appartenance à un domaine particulier a une influence sur la définition puisque le sens de champignon en cuisine n’est pas le même que le sens de champignon en botanique. Le Dictionnaire des francophones présente beaucoup de domaines, bien plus que dans un dictionnaire classique. Le but est de classer chaque mot utilisé dans un domaine afin de pouvoir constituer des listes de termes par spécialités. Tous ces domaines sont eux-mêmes placés au sein d’autres domaines afin d’obtenir une hiérarchie logique et représentative de la réalité et de faciliter la recherche de mots grâce à l’indication du domaine. Pour l’établissement de la liste des domaines, l’équipe du Dictionnaire des francophones s’est appuyée sur la liste des catégories du Wiktionnaire qui était déjà bien détaillée, ainsi que sur les listes de l’OQLF et de FranceTerme. Ce qui a été conservé est ce qui nous semblait organiser au mieux le contenu.
Certains domaines ont donc été supprimés et beaucoup d’autres ont été rajoutés (par exemple, agriculture était sous cuisine, alimentaire a été ajouté pour corriger cette organisation imprécise). Les ajouts effectués par notre équipe (notamment sport, jeux-vidéo et sciences où il manquait de nombreux éléments), et la résolution des problèmes d’organisation ont été en partie guidés par l’étude du Larousse illustré 2014, du Dictionnaire universel de Hachette, du Guide de la classification décimale de Dewey, et de l’ontologie du Grand Dictionnaire Terminologique. Il a ensuite fallu regrouper les domaines dans des catégories plus larges, donc par exemple, entomologie dans zoologie qui est lui-même dans biologie qui est dans sciences afin de construire un inventaire hiérarchisé. Cela a mené à des questionnements intéressants, comme la place de bowling dans jeu ou dans sport, la place de chasse dans sport ou loisirs, et à ce niveau des choix ont dû être faits, faute de distinction claire. Dans la mesure du possible, chaque domaine est contenu dans un domaine, deux au maximum lorsqu’on ne pouvait pas faire autrement. Cette organisation pourra évoluer à l’avenir pour intégrer de nouveaux domaines ou clarifier l’arborescence.
Au sommet de la hiérarchie des domaines, on retrouve huit méta-catégories qui facilitent l’organisation générale :
- alimentaire qui regroupe tout ce qui a trait à l’alimentation, de la production à la transformation (cuisine, agriculture, saliculture…)
- art qui regroupe ce qui concerne la création d’objets d’art grâce à une habileté particulière (artisanat, arts visuels, musique…)
- technique qui traite des procédés de fabrication grâce à des machines (robotique, informatique, usinage…)
- sciences qui traite des sciences dites naturelles (sciences de la terre, mathématiques, biologie…)
- sciences humaines et sociales qui regroupe tout ce qui concerne l’étude des différents aspects de la réalité humaine (économie, histoire, linguistique…)
- société qui regroupe tout ce qui a trait à la vie en communauté (vie domestique, urbanisme, loisirs…)
- sport qui regroupe toutes les activités du corps qui sont représentées au niveau professionnel (sports nautiques, sports aériens, sports de raquette…)
- politique qui regroupe tout ce qui concerne l’organisation et la régulation de la société (diplomatie, socialisme, monarchie…)
Pour aller plus loin : Vézina, Robert. La rédaction de définitions terminologiques. 2009. Office québécois de la langue française En ligne
Listes thématiques
Les listes thématiques sont des listes de termes qui renvoient à une même notion, à un thème. C’est un niveau de tri qui intervient après le tri en domaines. Il y a donc beaucoup plus de thèmes que de domaines. Ces thèmes sont d’ailleurs placés au sein d’autres thèmes plus généraux puis au sein des domaines afin de faciliter la consultation. Par exemple, le mot-vedette corbeau sera contenu dans le thème oiseaux lui-même contenu dans le domaine ornithologie lui-même contenu dans zoologie, lui-même contenu dans sciences. Tout ceci permettra dans une prochaine version d’effectuer des recherches par listes, que ce soit en thème ou en domaine.
Pour obtenir ces listes thématiques, nous avons procédé de la même manière qu’avec les domaines. Nous avons récupéré les listes thématiques du Wiktionnaire et avons trié l’ensemble. Davantage de listes ont été supprimées qu’ajoutées cette fois. Les thématiques majoritaires concernent les pays ou les sciences, mais nous avons conservé des catégories moins « sérieuses », notamment le thème curiosités linguistiques qui contient des informations telles que les jeux de mots ou les mots sans consonnes.
La recherche au sein de ces listes n’est pas disponible dans la première version du Dictionnaire des francophones.
Temporalité
La temporalité désigne l’usage du sens d’un mot dans l’axe du temps. Le mot peut être archaïque s’il est extrêmement vieux (et donc si l’objet qu’il désigne n’existe plus, par exemple la locution revendeuse à la toilette), mais également désuet si le mot en lui-même est obsolète et donc plus utilisé du tout. Un terme archaïque ou vieux est un terme qui n’est plus clairement compris et donc très rarement produit de manière spontanée, surtout à l’oral ; l’intention d’archaïsme étant plus souvent présente dans les textes littéraires par souci de style.
Il peut également être vieilli s’il est en train de sortir de l’usage petit à petit, son utilisation donnant l’impression d’un langage trop châtié et déconnecté de notre époque. À l’inverse, si un terme est un néologisme, cela signifie que son entrée dans le lexique est très récente. Attention, un néologisme est par définition un mot nouveau, mais il peut quand même désigner une réalité ancienne. Certains nouveaux mots viennent d’autres langues, et ils peuvent être perçus comme n’appartenant pas encore à la langue française. Cette perception pourra être détaillée dans l’espace de discussion sur les usages du mot.
Pour aller plus loin :
- Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition 2018. 1168 p. ISBN : 978-2130627562
- Pruvost, Jean et Jean-François Sablayrolles. Les néologismes. Que sais-je ?. Presses Universitaires de France - PUF. 2019. 125 p. ISBN : 978-2130815914
Fréquence
La fréquence sert à décrire la rareté ou la répétition d’emploi d’un mot dans un sens particulier dans le discours. Cette catégorie est donc composée d’une gradation de marqueurs qui vont de courant, qui signifie que le sens du mot est rencontré fréquemment, à hapax qui désigne un mot qui n’apparaît que dans un seul texte ou chez un seul auteur. Le marqueur courant s’utilise uniquement par opposition à rare. Cette notion de fréquence n’est pas mesurée rigoureusement, elle est subjective dans le Dictionnaire des francophones. C’est l’expérience de la langue des contributeurs qui établira la fréquence d’usage.
Registre
Le registre est la manière de s’exprimer, en fonction de la personne à qui l’on s’adresse (l’interlocuteur). Il s’agit d’une distinction sociale, qui peut dépendre du lieu où est parlée la langue, ou de la communauté au sein de laquelle la langue est parlée. Le registre change donc en fonction de la personne à laquelle on s’adresse puisqu’il convient de s’adresser différemment à un supérieur hiérarchique et à un ami par exemple. L’absence d’indication de registre indique qu’il s’agit du registre courant ou neutre.
Si l’interlocuteur est une personne proche, le registre sera plutôt familier alors que si l’interlocuteur est un supérieur hiérarchique, il sera plutôt soutenu.
Le registre familier correspond au registre informel, c’est celui qui est utilisé dans une conversation entre deux proches ou en tout cas, sans la barrière de l’officialité ou de la hiérarchie. En 1985, avec la refonte du Grand Robert est apparu le marqueur très familier qui vient apporter un niveau de familiarité supérieur (plus familier que familier). Ce marqueur a commencé à être utilisé pour limiter l’usage du marqueur populaire qui est vu aujourd’hui comme péjoratif. Nous avons donc suivi cette tendance lexicographique et l’avons fusionné tantôt avec familier, tantôt avec très familier, en fonction de la situation. Par exemple, le mot bifton qui signifie « billet de banque » sera marqué comme familier et le mot clamser qui signifie « mourir » sera marqué comme très familier .
Le registre vulgaire est un type de registre familier. Il est cependant plus fort que très familier puisqu’il rend compte d’insultes ou d’injures.
Le marqueur langage enfantin désigne les mots employés par l’enfant ou avec des enfants. Par exemple dada pour le cheval.
Le marqueur traditionnel désigne les termes employés dans un contexte très marqué culturellement, comme les cérémonies de mariage ou certains rites.
Pour aller plus loin :
- Riegel Martin, Pellat Jean-Christophe, Rioul René. Grammaire méthodique du français. 7e édition 2018. 1168 p. ISBN : 978-2130627562
- Lehmann Alise et Françoise Martin-Berthet. Lexicologie : sémantique, morphologie, lexicographie. Collection cursus, 2013. 4e édition. 317 p. ISBN : 978-2200276751
Connotation
La connotation est une couche en plus qui s’ajoute aux autres sens d’un mot en fonction du contexte. La connotation est donc complémentaire de la dénotation, qui est le sens distinctif du mot. Par exemple, le mot super peut avoir un sens péjoratif (négatif) dans un contexte d’échec, ou un sens mélioratif (positif) dans un contexte heureux. C’est également le cas de l’insulte, qui, si elle a habituellement une connotation injurieuse puisqu’elle a pour but de blesser, peut parfois être affectueuse (mais qui appartient toujours au registre familier ou vulgaire).
Le marqueur par dérision indique que le mot est employé pour se moquer de quelqu’un ou quelque chose, méchamment ou pas. Le marqueur par plaisanterie indique simplement que le mot est employé pour faire de l’humour. Encore une fois, le contexte est essentiel, un mot ne peut pas être défini comme ayant vocation à faire rire ou à se moquer sans ce contexte.
Enfin, l’ironie est un procédé par lequel on communique le contraire de ce qu’on est en train de dire littéralement, le plus souvent pour introduire un effet comique ou se moquer. Le mécanisme de l’ironie est fondé sur le fait que l’interlocuteur comprend l’intention du locuteur et mesure l’écart entre ce qu’il dit et ce qu’il est censé penser. Par exemple, bénin, signifie « doux, bienveillant », mais peut être utilisé pour parler d’une personne trop douce, que l’on perçoit en réalité comme naïve, faible.
Argot
Argot regroupe les usages du langage propres à un groupe social ou à un corps de métier donné. Il désigne donc un vocabulaire propre à un certain groupe de personnes, on a par exemple l’argot scolaire ou l’argot des médecins. La dimension sociale est ce qui distingue l’argot du domaine ou du thème. L’argot désigne le vocabulaire principalement employé par un groupe social, mais ces termes ne sont pas pour autant considérés comme techniques et révélateurs d’une expertise particulière. Des subdivisions existent au sein de ces argots (notamment l’argot scolaire qui n’est pas le même pour les classes préparatoires scientifiques ou les classes préparatoires littéraires). Dans l’argot scolaire, on trouvera notamment bizut, carré, ou cube qui désignent un niveau d’études et/ou de hiérarchie entre les classes.
Pour aller plus loin : Calvet, Louis-Jean. L’argot en 20 leçons ou Comment ne pas perdre son français. Payot, 1993. 213 p. ISBN : 978-2228887212
Relations entre les mots
Lorsqu’un mot a une relation de sens ou de forme avec un ou plusieurs autres mots, cette relation est indiquée dans le Dictionnaire des francophones avec sa nature spécifique.
Ces relations peuvent être des relations de synonymie quand leurs sens sont identiques (vieux et âgé par exemple) ou de quasi-synonymie quand ils sont synonymes, mais diffèrent par une indication d’usage (registre, connotation, fréquence, temporalité). Par exemple, voiture a pour synonyme auto et pour quasi-synonyme bagnole qui désigne la même chose, mais dans un registre familier. À l’inverse, si un mot a un sens contraire de l’autre, il est son antonyme (grand et petit par exemple) et son quasi-antonyme s’il est antonyme, mais diffère d’une indication d’usage.
Une abréviation très utilisée d’un mot sera indiquée comme abréviation. Un mot et son abréviation ont généralement le même sens, mais peuvent différer au niveau de certains usages.
On rencontre également beaucoup de relations d’hyponymie et d’hyperonymie, qui sont des relations réciproques. L’hyperonyme d’un mot est la catégorie à laquelle appartient ce mot (félin est l’hyperonyme de chat) et l’hyponyme est le mot qui appartient à cette catégorie (chat est l’hyponyme de félin).
Un holonyme est un ensemble dont fait partie le méronyme, qui est une partie de cet ensemble. Par exemple, jambe est un méronyme de corps qui est donc son holonyme. Pour bien les distinguer du binôme précédent, on peut retenir que l’holonyme désigne un ensemble concret et l’hyperonyme désigne une catégorie.
On indique également par dérivation lorsque deux mots partagent la même base lexicale à laquelle a été ajouté un préfixe ou un suffixe, en indiquant cette base commune et les autres dérivés, c’est-à-dire les mots construits à partir de la même base. Par exemple, ensabler est un dérivé de sable.
Lorsque deux termes ont une étymologie commune, ils sont marqués comme termes apparentés. Par exemple, le mot seoir a donné séant et asseoir. Les deux termes séant et asseoir sont donc apparentés par leur histoire commune puisqu’ils sont issus du même mot.
Lorsque le mot en entrée fait partie d’un proverbe ou dicton, nous l’indiquons également car les proverbes sont des entités culturellement chargées et utilisées dans des contextes particuliers. Par exemple, « pierre qui roule n’amasse pas mousse » pourra être lié à l’entrée amasser.
Lorsque le mot défini est un nom de lieu, les gentilés, c’est-à-dire le nom des habitants de ce lieu, pourront être indiqués.
Enfin, référent de sexe opposé est utilisé pour relier deux entrées correspondantes, celle d’un nom masculin et celle du nom féminin. Par exemple, facteur, qui est un nom de métier masculin, a un équivalent féminin, factrice, qui sera défini dans une page séparée. En effet, chaque mot peut recouvrir des réalités différentes qu’il est important de décrire dans le détail, avec des exemples appropriés.
Relations entre les sens d’un même mot
Lorsqu’un mot présente plusieurs sens, ces sens entretiennent la plupart du temps des relations liées à l’évolution historique du mot. Nous avons choisi de les indiquer afin de rendre la consultation des articles plus logique, de mieux refléter la réalité de la langue. Lorsque la relation n’est pas tout à fait claire, il peut être indiqué simplement définition proche.
Le sens propre décrit le sens littéral. Au figuré renvoie à une image, un sens plus abstrait que le sens propre. Par exemple, au sens propre, manchot désigne une personne à qui il manque un bras, et au sens figuré il peut désigner une personne maladroite.
Le marqueur par métonymie indique que les deux sens sont associés logiquement. Par exemple, le mot bande dessinée désigne un type d’œuvre littéraire, mais, par métonymie, il désigne également directement l’album de bande dessinée, l’objet matériel.
Le marqueur par hyperbole indique que le sens est un sens proche du précédent, mais utilisé pour exagérer le propos. En ce sens, on augmente sa portée. Par exemple, gamin désigne typiquement un enfant. Mais on peut également l’utiliser pour désigner quelqu’un de beaucoup plus jeune que soi.
Le marqueur par extension indique que le premier sens en a donné un second dans un nouveau champ lexical. Les deux sens sont quand même liés. Par exemple, fruit désigne la partie d’une plante qu’on mange. Par extension, ce mot désignait aussi le dessert, chose qu’on mange également (d’autant que les fruits se mangent habituellement au dessert).
Le marqueur par analogie indique qu’il y a une sorte de correspondance, ressemblance, rapport qui lie les référents auxquels renvoient les deux sens. Par exemple, on emploie le mot marron pour désigner la couleur par analogie avec la couleur brune du marron, fruit du marronnier.
Le marqueur en particulier indique que le sens qui suit fait référence à quelque chose de plus précis qu’un autre sens. Par exemple, le mot jour désigne la période de 24 heures qui constitue une journée. En métrologie, la science des mesures, le mot jour désigne plus particulièrement l’unité de mesure du temps.
Par euphémisme indique que le mot peut être utilisé afin d’atténuer quelque chose de très négatif. Par exemple, « il s’en est allé » ne veut pas dire « il est parti », mais « il est mort ». On utilise s’en aller pour adoucir l’ensemble et ne pas directement faire référence à la mort, qui est un sujet grave et sensible.
Par litote indique un phénomène similaire, mais qui n’a pas vocation à atténuer une réalité désagréable. Par exemple, Ce n’est pas faux signifie C’est tout à fait vrai. Dit simplement, la litote consiste à dire moins pour en laisser entendre plus. On ne mentionne pas directement la réalité, mais on ne l’atténue pas, on l’amplifie.
Les deux derniers marqueurs sont des relations de fréquence entre les sens. Le marqueur plus rare indique qu’un sens est moins utilisé que le précédent tandis que le marqueur plus courant indique que le sens est plus utilisé que le précédent. Ils sont équivalents aux marqueurs de fréquence rare et courant, mais précisent une perception contrastive entre deux sens. Par exemple, une mine est l’endroit dont on extrait le minerai, mais le mot peut également, plus rarement, désigner le minerai en lui-même.
Pour aller plus loin :
- Bernard Dupriez, Gradus : Les procédés littéraires (Dictionnaire), 10/18 (Union générale d’éditions), (1980) 2019.
- Groupe µ (J. Dubois, F. Edeline, J.-M. Klinkenberg, P. Minguet), Rhétorique générale, Paris, Éditions du Seuil, collection « Points », (1970) 1982.